dimanche 6 mai 2012

Coup d'Etat au Mali et en Guinée Bissau: Où va l'Afrique?

La plupart des pays africains sont dans une sorte de cercle vicieux "putsch, période de transition, élections - gouvernement d'union nationale, période de démocratie apaisée, tensions politiques et re-putsch". Et on recommence! C'est ainsi que malheureusement on tourne en rond.

Qu'est-ce qui pourrait expliquer cet égarement de la part de nombreux pays du continent africain? Sommes nous vraiment prêts pour la démocratie? Ou bien la pauvreté et l'incertitude du lendemain peuvent elles rimées avec la démocratie?

Quelqu'un disait que l'Afrique n'est encore prête pour la démocratie et à voir ce qui se passe sur ce continent, on pourrait être tenté de lui donner raison. Pour ma part, je crois que le problème se trouve ailleurs.

Tenez! Au Mali, un mois environ avant les élections qui devraient consacrer l'enracinement de la démocratie, avec le départ de Amadou Toumani touré et l'élection d'un nouveau Président pour le Mali, un groupe de militaire décide de faire un putsch comme pour empêcher la tenue des élections prétextant que l'armée malienne est démunie face à l'avancée de la rébellion touareg et des groupes islamistes ansardine et aqmi. S'il est vrai que les troupes maliennes ont essuyé des défaites avant le putsch, il est tout aussi vrai que l'armée malienne a été quasiment démantelé et humilié aux lendemains du putsch par les groupes rebelles qui ont pris toutes les grandes villes du Mali en l'espace de 72 heures. La question qui se pose est la suivante, à quoi a servi ce putsch, si ce n'est à affaiblir le Mali sur tous les plans et à l'arriéré au plan démocratique alors qu'il était cité en exemple dans la sous région pour ces avancées démocratiques et sa stabilité politique. Aujourd'hui les bérets rouges affrontent les bérets verts alors que la Mali a plutôt besoin d'une armée forte pour sécuriser le Sud du pays et organiser la reconquête des territoires perdus au Nord du pays.

En Guinée Bissau, c'est le comble! Au motif que les plus hautes autorités du pays ont fait appel à des soldats angolais pour assurer en partie la sécurité de l'appareil d'état, un putsch intervient pour stopper le processus électoral en cours alors que le pays se trouvait à la veille du second tour de élections devant conduire à l'élection du Président de la République. Ce qui est assez surprenant, le coup d'état en Guinée Bissau est intervenu quelques jours seulement après celui du Mali qui avait été décrié par toute la communauté internationale.

Les armées de nos pays africains servent elles les intérêts des africains? Je suis tenté de dire que dans ces deux pays cités plus haut, la réponse est non, formel et catégorique. Les responsables de ces putsch doivent rendre compte le moment venu car ils ont pris sur eux de lourdes responsabilités; celles de mettre en danger l'avenir de leurs concitoyens de même que celui de tous les africains.

Espérons que la CEDEAO et l'UA réussissent à faire rétablir effectivement l'ordre constitutionnel dans ces pays frères et prennent des dispositions pour lutter contre ce fléau qui rôde sur notre continent rôde...

Les exemples cités ci-dessus, montrent que certains africains (heureusement qu'ils sont de moins en moins nombreux), immatures politiquement se croient tout permis dès lors qu'ils ont une arme à la main. La formation des militaires à une citoyenneté responsable doit être encouragée dans les pays africains afin que ces derniers cessent d'être des fauteurs de trouble en puissance et des gens potentiellement dangereux pour la stabilité des pays et l'enracinement de la démocratie sur le continent africain.

Franck Hilaire

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