mercredi 10 juillet 2013

ATELIER D'ELABORATION DES OUTILS DU DQS ET DE RESTITUTION DES RESULTATS DU DQS REALISE DANS SIX ZONES SANITAIRES DU BENIN

Photo de famille des participants à l'atelier
Du 17 au 21 juin 2013 a eu lieu à l'hôtel F&F de Savalou l'atelier d’élaboration des outils d’évaluation de la qualité des données de vaccination et la restitution des résultats de l'évaluation de la qualité des données de vaccination (DQS - Data Quality Self Assessement) de six zones sanitaires à savoir Malanville-Karimama (MK), Bassila (Bla), Covè-Zanganado-Ouinhi (COZO), Allada-Zè-Toffo (AZT), Lokossa-Athiémé (LA) et Sakété-Ifangni (SAKIF). Cette évaluation a été réalisée dans la période du 1er au 5 octobre 2012 et a porté sur les données de vaccination du premier semestre de l'année 2012. 

Ont pris part à cet atelier la Directrice Générale de l'ANV-SSP, ses directeurs et chefs service, les membres du Réseau national Epivac Bénin, et les chefs services départementaux de santé publique des six les directions départementales de la santé du pays.
L'objectif visé par l'atelier était de restituer les résultats de l'évaluation et de familiariser ces acteurs majeurs de la vaccination avec l’outil du DQS.
L'atelier s'est déroulé en deux étapes à savoir, la restitution proprement dite, l'élaboration et validation des outils du DQS.

LA RESTITUTION DES RESULTATS DU DQS
Après  les formalités d'usage, les évaluateurs ont présenté les résultats collectés sur le terrain. Ils ont rappelé le contexte et la justification de la réalisation du DQS dans les six zones sanitaires avant d'aborder ses but et objectifs.

Le but  de l’évaluation était de contribuer à l’immunisation effective des cibles contre les maladies évitables par la vaccination

L’objectif général était d’évaluer la qualité des données du Programme Élargi de Vaccination (PEV) dans  les six zones sanitaires retenues pour la période allant de Janvier  à Juin  2012

De façon spécifique, il s’est agi de renforcer la qualité de la gestion des activités vaccinales par :

1.      La vérification de la disponibilité et du remplissage des supports d’enregistrement et de rapportage de la vaccination dans les formations sanitaires (FS) et au Bureau de coordination de la zone sanitaire (BCZS)  pour la période;
2.      La détermination des ratios d’exactitude des données;
3.      La mesure de la  qualité du système de monitorage  du PEV dans les centres de santé (CS) et au bureau de zone au 1er semestre 2012;
4.      La vérification de la qualité du calcul des taux de perte et d’abandon;
5.      L’élaboration en collaboration avec les acteurs du PEV de la ZSMK d’un plan de résolution des priorités
Le DQS a permis de mettre le doigt sur les dysfonctionnements qui entravent la mise en œuvre correcte du programme élargi de vaccination au niveau des formations sanitaires visitées. Les constats objectivés par cette évaluation portent sur l'exactitude des données de vaccination et la qualité de gestion du système.

 
De l'exactitude des données de vaccination
Si globalement la complétude des rapports de vaccination est bonne, il n'en est pas de même pour la promptitude pour laquelle l'appréciation n'a pas été possible dans certaines zones sanitaires du fait de l'absence de preuves (cahiers de transmission par exemple) permettant de juger de ce que les rapports de vaccination ont été transmis dans les délais.

L’évaluation a également montré que les données transmises manquent de fiabilité. Les données figurant dans les bases de données des bureaux de coordination des zone sanitaires, diffèrent de celles figurant sur les C7 ne concordent pas souvent avec les données se trouvant dans les registres de pointage. Plusieurs formations sanitaires ne disposent pas de registre SMI et pourtant génèrent les rapports alors que support devrait tenu et à jour. En plus de tout ce qui précède, il faut souligner:

· Le mauvais renseignement du registre de pointage; 
· L’absence de suivi et la non validation des données avant leur transmission ;
· Le sur-rapportage pour la plupart des formations sanitaires et le sous-rapportage dans une moindre mesure des données de Penta 3 et de VAR;
· La discordance des données entre l’outil de pointage et le registre SMI.

De la performance des formations sanitaires
Pour l'analyse de la performance (la qualité du système de gestion de la vaccination), huit composantes ont été analysées au niveau de chacune des formations sanitaires à savoir: les informations démographiques, l'enregistrement des données, les analyses essentielles, la surveillance épidémiologique, la gestion des déchets biomédicaux, le rapportage et l'archivage, la chaîne de froid et la gestion des vaccins et la supervision. Les constats relevés par les évaluateurs sont les suivants:

· La bonne performance pour la composante « Informations démographiques »;
· L’utilisation de feuilles volantes pour l’enregistrement;
· L’inexistence des fiches de notification MPE et MAPI;
· Les cartes sanitaires incomplètes n’indiquant pas les distances entre villages et Centre de Santé;
· La non disponibilité de bons de commande des vaccins, de fiches de stocks pour les consommables, de cahier de maintenance de la chaîne de froid et du cahier de transmission;
· L’irrégularité des supports de gestion des vaccins et consommables;
· La méconnaissance des objectifs de couverture;
· L’absence de tracé des courbes de Couverture Vaccinale;
· Le non calcul des taux de pertes et d’abandon;
· L’absence de sécurisation des boites de sécurité pleines;
· La production régulière des rapports sans leur archivage;
· La disponibilité des définitions des cas de MPE avec une absence des fiches de déclaration; hebdomadaire et du tracé de la courbe épidémiologique;
· L’absence d'incinérateur dans plusieurs formations sanitaires;
· La mauvaise utilisation de l’incinérateur;
· L’irrégularité des supervisions;
· L’absence de cahier de supervision;
· L’absence de dispositions organisationnelles, la faible qualité du suivi des activités et la faible mobilisation réelle des prestataires révélant ainsi un déficit structurel
Suite aux présentations, les points de préoccupation des participants ont porté sur le circuit de transmission des données, le calcul des taux de perte, le ratio d'exactitude (ou le facteur de vérification). Des discussions, il est apparue la nécessité pour tous les médecins coordonnateurs, d'élaborer des plans d'action intégrant des interventions recouvrant les différents domaines du PEV.

 L'ELABORATION DES OUTILS
Après la restitution, les participants se sont familiarisés avec les outils de collecte et les masques de saisie pour l'évaluation de l'exactitude et la qualité des données.
Pour améliorer les outils utilisés, les participants se sont répartis en trois groupes et se sont penchés sur les différents items et consignes de collecte. Au bout de trois jours de travaux en groupe, les versions définitives des outils et des masques de saisie ont été retenues et serviront les fois à venir pour la réalisation du DQS dans les zones sanitaires.

LA FEUILLE DE ROUTE
L'atelier a pris fin avec l'élaboration d'une feuille de route qui se décline en les points ci-après:

· La restitution des résultats du DQS aux acteurs dans chaque Zone Sanitaire concernée par les équipes DDS au plus tard à la fin du mois de juillet 2013 ;
· La finalisation du Plan de Résolution des Problèmes avec les acteurs impliqués par les équipes DDS à la fin du mois de juillet 2013 ;
· Le suivi de la mise en œuvre des Plans de Résolution des Problèmes par les équipes DDS de façon trimestrielle;
· L’organisation du DQS dans douze Zones Sanitaires par l’ANV-SSP;
· L’organisation du briefing des Evaluateurs par l’ANV-SSP en août 2013;
· L’organisation de la première phase du DQS par l’ANV-SSP, en aout 2013, dans les zones sanitaires de Djidja-Abomey-Agbangnizoun, Ouidah-Kpomassè-Tori, Klouékanmè-Toviklin-Lalo, Tchaourou et Péhunco-Kouandé-Kérou ;
· L’organisation de la deuxième phase du DQS par l’ANV-SSP, en septembre 2013, dans les zones sanitaires de Savè-Ouèssè, Cotonou 6, Comè-Houéyogbé-Bopa-Grand-Popo, Pobè-Adja-ouèrè-Kétou et Tanguiéta-Matéri-Cobly ;
· La restitution des résultats du DQS aux acteurs des zones sanitaires concernées par les équipes DDS en novembre 2013.

Franck Hilaire BETE
Chargé de communication du RnE-Bénin