dimanche 6 mai 2012

Elections Présidentielles Françaises: Quelles leçons pour l'Afrique

ça y est François Hollande est élu Président de la République Française avec 51,9% des voix (François Mittérand l'avait été avec 51,76% en 1981). Il devient ainsi le deuxième homme politique de gauche à être élu à la tête de la France sous la 5ème République. Nicolas Sarkozy fait donc ses valises.
Les sondages qui dès le début donnaient Hollande vainqueur ont été confirmés. Pour l'africain que je suis, je constate tout simplement que les seuls moments où les candidats aux élections présidentielles françaises ont parlé de l'Afrique c'était sur l'immigration. La politique africaine de l'Elysée ne va certainement pas changé. Pour moi c'est donc blanc bonnet, bonnet blanc.

La première leçon à retenir encore une fois pour ceux qui ne l'ont pas encore intériorisé, c'est que la résolution des problèmes de l'Afrique incombe aux africains et à eux seuls.

La seconde leçon est une leçon de démocratie: En effet, 45 millions d'électeurs et les résultats provisoires sont annoncés dès la fermeture du dernier bureau de vote. Chez nous en Afrique, on tripatouille, et au bout d'une semaine parfois plus, les résultats provisoires ne sont pas connus. Et dès que les résultats sont annoncés on assite à un cortège de contestation... Il est temps que nous fassions comme la France et les grandes démocraties.

J'invite donc toutes celles et tous ceux qui liront ces lignes à mediter la citation ci-après d'un illustre homme d'Etat africain: 

« On ne développe pas l'homme : il ne se développe que par lui-même (...) c'est par ce qu'il fait qu'il se développe ; il se développe (...), par ses propres décisions, en comprenant mieux ce qu'il fait et les raisons pour lesquelles il le fait (...), en augmentant ses connaissances et ses capacités et en participant entièrement lui-même, sur un pied d'égalité avec les autres, à la vie de la communauté au sein de laquelle il vit » _ (Nyerere)


Franck Hilaire BETE
fbete@yahoo.fr / franckbete@gmail.com

Coup d'Etat au Mali et en Guinée Bissau: Où va l'Afrique?

La plupart des pays africains sont dans une sorte de cercle vicieux "putsch, période de transition, élections - gouvernement d'union nationale, période de démocratie apaisée, tensions politiques et re-putsch". Et on recommence! C'est ainsi que malheureusement on tourne en rond.

Qu'est-ce qui pourrait expliquer cet égarement de la part de nombreux pays du continent africain? Sommes nous vraiment prêts pour la démocratie? Ou bien la pauvreté et l'incertitude du lendemain peuvent elles rimées avec la démocratie?

Quelqu'un disait que l'Afrique n'est encore prête pour la démocratie et à voir ce qui se passe sur ce continent, on pourrait être tenté de lui donner raison. Pour ma part, je crois que le problème se trouve ailleurs.

Tenez! Au Mali, un mois environ avant les élections qui devraient consacrer l'enracinement de la démocratie, avec le départ de Amadou Toumani touré et l'élection d'un nouveau Président pour le Mali, un groupe de militaire décide de faire un putsch comme pour empêcher la tenue des élections prétextant que l'armée malienne est démunie face à l'avancée de la rébellion touareg et des groupes islamistes ansardine et aqmi. S'il est vrai que les troupes maliennes ont essuyé des défaites avant le putsch, il est tout aussi vrai que l'armée malienne a été quasiment démantelé et humilié aux lendemains du putsch par les groupes rebelles qui ont pris toutes les grandes villes du Mali en l'espace de 72 heures. La question qui se pose est la suivante, à quoi a servi ce putsch, si ce n'est à affaiblir le Mali sur tous les plans et à l'arriéré au plan démocratique alors qu'il était cité en exemple dans la sous région pour ces avancées démocratiques et sa stabilité politique. Aujourd'hui les bérets rouges affrontent les bérets verts alors que la Mali a plutôt besoin d'une armée forte pour sécuriser le Sud du pays et organiser la reconquête des territoires perdus au Nord du pays.

En Guinée Bissau, c'est le comble! Au motif que les plus hautes autorités du pays ont fait appel à des soldats angolais pour assurer en partie la sécurité de l'appareil d'état, un putsch intervient pour stopper le processus électoral en cours alors que le pays se trouvait à la veille du second tour de élections devant conduire à l'élection du Président de la République. Ce qui est assez surprenant, le coup d'état en Guinée Bissau est intervenu quelques jours seulement après celui du Mali qui avait été décrié par toute la communauté internationale.

Les armées de nos pays africains servent elles les intérêts des africains? Je suis tenté de dire que dans ces deux pays cités plus haut, la réponse est non, formel et catégorique. Les responsables de ces putsch doivent rendre compte le moment venu car ils ont pris sur eux de lourdes responsabilités; celles de mettre en danger l'avenir de leurs concitoyens de même que celui de tous les africains.

Espérons que la CEDEAO et l'UA réussissent à faire rétablir effectivement l'ordre constitutionnel dans ces pays frères et prennent des dispositions pour lutter contre ce fléau qui rôde sur notre continent rôde...

Les exemples cités ci-dessus, montrent que certains africains (heureusement qu'ils sont de moins en moins nombreux), immatures politiquement se croient tout permis dès lors qu'ils ont une arme à la main. La formation des militaires à une citoyenneté responsable doit être encouragée dans les pays africains afin que ces derniers cessent d'être des fauteurs de trouble en puissance et des gens potentiellement dangereux pour la stabilité des pays et l'enracinement de la démocratie sur le continent africain.

Franck Hilaire